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La vie littéraire

(par Mathieu Arsenault, aux éditions Le Quartanier)

Il arrive, à l’occasion, que l’on sache d’avance qu’on n’aimera pas un livre, qu’on le détestera même, mais qu’on décide néanmoins de l’acheter, parce qu’on sait que ce livre, on y repensera longtemps, qu’il va laisser une impression. Et moi, je me dis, que l’impression soit positive ou négative, le fait qu’elle reste et t’accompagne un moment, ça donne quelque chose d’intéressant et de tentant.

La vie littéraire, je croyais le détester pour son propos, son contenu. Pourtant, ce fut sa forme qui m’agaça en premier. Ce livre est une expérience littéraire : il n’y a pas de chapitres à proprement parler, seulement trois parties, remplies de paragraphes brodés autour du thème en lien avec chacune des parties. Ces longs paragraphes ne sont en fait qu’une longue phrase élaborée à partir d’un thème plus précis lancé en quelques mots au début desdits paragraphes. En fait, phrase est un grand mot quand on pense à la suite d’idées mitraillées et mises bout à bout pour former ces paragraphes, un peu dans le style de la comptine « Trois p’tits chats, chapeau de paille, paillasson… ». C’est frustrant à lire, mais ça illustre bien la psyché féminine.

D’ailleurs, je trouve que l’auteur arrive remarquablement bien à nous mettre dans la tête d’une fille; autant par les pensées défilant à toute allure que par la perception de soi et du monde en passant par les expériences de vie typiquement féminines. Je lui lève mon chapeau.

Et donc, après plusieurs pages, j’ai fini par m’habituer au style qui ressemble à une sorte de poésie moderne (la poésie étant un sujet abordé allègrement et de façon plutôt sombre tout au long des récits), trash, désillusionnée, décousue et mitraillée.

Étonnant constat, je me suis aperçue dans certains traits, certaines expériences ou opinions du personnage. Je crois qu’à la base, mon impression que j’allais détester ce livre était autant basée sur cette crainte de m’y reconnaître que sur celle que ce soit un récit pompeux, s’auto-complaisant dans le marasme sans fin de la vie du personnage. Ce qui, je dois bien l’admettre, était un peu le cas. Le personnage parle souvent du fait que la poésie n’a plus la place qu’elle avait, qu’elle perd donc son temps avec Tetris et Angry birds et qu’elle devrait donc écrire à la place, mais qu’elle ne doit pas avoir de talent, de toute façon, et que le milieu littéraire est donc petit et gangréné. Plusieurs points sont lucides et intéressants, mais on finit par se lasser à la longue d’entendre les mêmes plaintes.

Un peu mitigée par rapport à cette lecture, je vous laisse vous faire une idée vous-mêmes. Vous viendrez m’en reparler.

Tag(s) : #Roman
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